jeudi 10 juillet 2008

Comprenons-nous bien


Comprenons-nous bien, cet idéal qui me guide - d'une société meilleure et d'un bien-être mis au-dessus de toute chose - ce n'est pas un but à atteindre, c'est une démarche à mettre en place (je ne cherche pas à réaliser la perfection, je cherche à agir au mieux possible, c'est-à-dire, dans un certain sens, au plus proche de la perfection). L'utopie, que certains pourraient relier à ma volonté et critiquer de rêvasserie naive et irréalisable, je ne vous l'enseigne pas - au contraire de l'idéal que j'aimerais généraliser -, je la garde pour moi, car je pense que chacun a la sienne, et j'invite à la cultiver pour garder espoir

Certaines théories anthropologiques supposent que l'homme a un besoin inhérent de croire. Croire en quelque chose, en quoi que ce soit, mais donc potentiellement de croire en une utopie qui donne l'énergie de vivre sans tomber dans un fatalisme immoral et chaotique : cette énergie s'appelle l'espoir. L'espoir ne trouve pas son utilité dans la finalité de son objet, dans la réussite ou l'échec, ceci se trouve dans la volonté, mais l'espoir donne le courage et la force d'avancer quelques soient les conséquences futures, il donne l'énergie pour ''bien-vivre'', c'est-à-dire dans le bien-être ; sachant que l'énergie ne suffit pas, il faut ensuite construire le cadre adéquate, approprier son environnement et se mettre en marche : agir d'une démarche commune, guidés d'un idéal commun. On y revient.

Quand nous partagerons le même idéal, nous pourrons enfin parler de la réalité. Avant, ce serait parler pour ne rien dire, ou pour ne pas s'entendre, puisque nous n'aurions jamais les mêmes idées en tête - n'ayant pas la même démarche !

Et pourtant nous avons besoin d'en parler de cette réalité, car le pragmatisme nous enseigne que seuls les faits définissent la réalité, et donc seuls les actes peuvent la modifier. La démarche, même si elle est prérequise et indispensable, ne se suffit pas à elle-même. Prérequise et indispensable, car sans elle nous agissons un peu n'importe comment et dans tous les sens, aux risques parfois de se rentrer dedans, ou de rester sur place, à force que les actions de chacun le fassent avancer lui-même, mais fassent reculer les autres.

''Je parle pour ne rien dire'' ? Je ne pense pas. Mais il est temps d'en venir à la réalité et aux faits. Essayons par contre de se passer d'exemples, car chaque exemple est une partie de la réalité et ne peut donc pas faire preuve de démonstration ou de présentation de la totalité ; chaque exemple est un cas particulier qu'il faut traiter comme tel, à son échelle (mais en gardant toujours la même démarche, le même idéal).

Les faits sont donc les suivants :
Aujourd'hui, en 2008, la planète Terre abrite 6,7 milliards humains et un nombre qu'on ignore d'autres êtres-vivants, elle est un astre de l'univers très particulier car elle est le seul cas connu où la vie est apparue - même si certains supposent qu'il y en ai probablement d'autres. Sur la population humaine, environ 20% possèdent 70% des richesses (voire au sujet de ce concept la problématique posée dans le précédent message : Le monde à l'envers), sur les 80% restants, plusieurs milliards vivent dans une misère qui leur cause de grandes souffrances (1) ; sur les 20% les plus riches, encore 50% d'entre eux souffrent significativement de leur condition sociale. Historiquement le peuple humain a connu ces derniers siècles une grande progression des idées (tolérance, égalité, amitié entre les peuples, droits, etc) et un grand progrès technologique (progression du savoir et du confort), mais dans les faits, avec l'augmentation de la population, le nombre de personnes souffrants a considérablement augmenté. La souffrance étant la même (maladie, violences physiques ou morales), mais le nombre de personnes la subissant ayant été démultiplié (on peut considérer au moins dans le même rapport que l'augmentation de la population totale : environ 650 millions en 1700 et 6,7 Milliards en 2008, c'est-à-dire un facteur 10 !), je me permettrai de conclure que le monde des humains s'est éloigné du bien-être plus qu'il s'en est rapproché (2). Dans le même temps, la communauté plus large des êtres-vivants connait depuis peu une véritable crise de souffrances, de mortalité et d'extinctions. La cause n'est plus à rechercher (elle a été démontré par nombres d'études), il s'agit de l'Homme et de ses agissements. Finalement, la planète Terre en elle-même pourrait potentiellement en pâtir.

Aux vues de la réalité actuelle qui est défini par ces faits (dont j'invite quiconque à remettre en doute la véracité), je n'appelle pas à la tristesse ni au malheur (je l'ai déjà dit, je vous demande l'espoir !) mais je conclue que nous sommes loin de la démarche du bien-être puisqu'au contraire nous augmentons les souffrances. Voilà pourquoi je m'acharne à tenter d'expliquer et répéter le primordial : ayons tous ensembles le même idéal et faisons en sorte de le réaliser !




P.S : je répète qu'aujourd´hui nous ne sommes pas dans cette démarche, tous les messages précédemment publiés critiquent au cas par cas les aspects que nous devons changer (et la liste est encore longue)
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(1) Je vous renverrai aux nombreuses statistiques qui existent sur le sujet. Un point de départ : http://www.worldometers.info/fr/
(2) Si vous estimez que cela est faux si l'on considère qu'au moins une partie de l'humanité - les 20% les plus riches - a considérablement amélioré sa condition de vie et que cela peut suffire à justifier ou même seulement compenser la souffrance des autres, alors je vous renverrai à vous-même ! Vous n'êtes pour moi pas le bienvenu dans la communauté des hommes, vous êtes dans l'horreur et l'ignominie (ravin glissant faisant partie de la condition humaine certes - ''nous sommes tous potentiellement des monstres - mais qui ne peut être excusé).

lundi 16 juin 2008

Le monde à l'envers


D'abords des chiffres (1) :
- En dix ans, le nombre de milliardaires (en dollars) a été multiplié par cinq sur la planète.
- Carlos Slim, second homme le plus riche de la planète possédait, en 2007, 67 milliards de dollars, en hausse de près de 740 % par rapport à 2000. Au Mexique, d'où est originaire ce monsieur, 40 % de la population doivent se contenter de moins de deux dollars par jour.
- Petits salaires en France : un salarié travaillant à temps plein sur deux a gagné moins de 1 484 euros net par mois, en 2005.
- Gros dividendes en France : les plus grandes entreprises – celles du CAC 40 – ont affiché des profits records en 2004, distribué des dividendes tout aussi explosifs et quasiment gelé les salaires. Pour Total, les dividendes versés ont grimpé de 15 % et les salaires de 2,2 % ; pour la Société générale, les chiffres sont respectivement de 32 % et 2,7 % ; pour Renault, de 28,5 % et de 4,6 % (pour 2004-2005)... (Sources : Les Echos, La Tribune.)
-En France toujours, en 2007 l'administration fiscale a comptabilisé 61 400 assujettis à l'Impot de Solidarité sur la Fortune (l'I.S.F) de plus qu'en 2006 ! et ce malgré le relèvement du seuil d'imposition. Le seuil patrimonial de l'I.S.F correspondant à 63 années de smic.
- Outre-Atlantique, 1% des Américains détiennent à eux seuls le tiers du patrimoine national.
- La fortune cumulée de l’ensemble des millionnaires de la planète, rapporte Pierre Rimbert, s’élève à 50 000 milliards de dollars, c’est-à-dire trois fois et demi le produit intérieur brut américain ou cinquante fois le montant des pertes occasionnées par la crise financière ouverte en 2007 et décrite comme la plus grave depuis 1929.
Vive la répartition ! (2) Et après ça, ''travaillez plus pour gagner plus'' nous dit notre chère président qui a fait passer son salaire d'environ 6000 euros à 20 000 euros par mois... parce qu'il travaille plus que les anciens président bien sûr. De même que nos chères députés qui ont vu leurs nombres de semestres payés, dans le cas où ils ne sont pas réélus, passer de un à dix ! (3) Autrement dit il s'agit d'une sorte d'assurance chômage garantie sur cinq ans pour tout député non réélu...(4).

Et vive le mérite ! comme nous dit encore notre chère président. A l'image de ces patrons et actionnaires qui ''méritent'' leurs revenus annuels se comptant en dizaines de millions d'euros. Ou plus modestement de vous ou moi qui gagnons en moyenne plus de 10 fois ce que gagne un Roumain ou plus de 50 fois ce que gagnent les travailleurs les plus pauvres de notre planète : pourquoi le mériterions-nous ?

''Que s'est-il donc passé le 6 mai 2007 ?'' (5). Nous avons élu celui qui ''allait régler une bonne fois pour toute le problème de ceux qui abusent du système'', voici la croyance en forme d'argument qui était répandue et qui est à l'origine de l'élection de Mr Sarkozy. Argumentaire qui, selon les discours de ce dernier, faisait référence aux chômeurs qui ''abusent'' de l'allocation chômage, aux patients qui ''abusent'' du système de santé, aux personnes âgées qui ''abusent'' de leur retraite, aux immigrés qui ''abusent'' de notre marché du travail, aux français d'origine étrangère qui ''abusent'' de notre bonté pour nous demander à être traités comme nos égaux, aux classes moyennes et pauvres qui ''abusent'' des acquis sociaux, etc.

Nous accusons les pauvres de nous voler la richesse...alors qu'ils sont pauvres. Ce sont les riches qui nous le disent et nous les écoutons. Mais le pire c'est qu'ainsi nous faisons nous-mêmes fonctionner le système : en tant que citoyen français, quel que soit notre situation, nous faisons partie de la part des plus riches de la planète, mais nous accusons les Africains pauvres de venir voler notre travail, nous accusons les Chinois pauvres de polluer notre environnement et nous accusons les Arabes pauvres de nous terroriser. Alors que ce sont nos entreprises et nos gouvernements qui spolient l'Afrique, qui délocalisent leur production en Chine (pour économiser sur le prix de la main d'oeuvre et sur le coût des restrictions environnementales et de sécurité, tout en méprisant le coût écologique énorme des transports induits) et qui sèment la zizanie dans les pays arabes (nous avons redessiné la carte des pays arabes, nous leurs avons vendu des armes et continuons à le faire, et nous nous attachons à influencer leur politique pour garder main-mise sur le pétrole).

Nos entreprises ont cette influence et nous consommons leur produit. Notre gouvernement a cette influence et nous votons pour lui. Nous avons donc une part de responsabilité dans les conséquences induites, ou dit autrement, nous avons un réel pouvoir d'influence.

Je repose la Question : Qui abuse qui ?
Réponse : Les riches abusent les pauvres.
Solution : Une meilleure répartition.

Ou mieux, une remise en cause du concept de ''richesse''. Selon la conception actuelle, ''richesse'' veut dire : Abondance de biens, de moyens, de revenus; état, condition d'une personne qui possède des biens très importants, qui a beaucoup de ressources, de revenus. Mais une autre définition existe où la ''richesse'' est le caractère de ce qui est de grand prix, de grande valeur, de ce qui est précieux. Ainsi si l'on changeait de paradigme et si le centre de nos sociétés n'étaient plus l'économie de marché mais les relations inter-individuelles (où un individu serait toute entité de la nature : un animal, une pierre, un arbre, un autre être humain, la Terre, etc..), plus tu aurais de relations inter-individuelles positives, plus tu serais riche !

Bon, on en est loin encore, mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas commencer à marcher dans cette direction (et certaines rencontres, que nous avons fait avec Christophe au cours de ce voyage, montrent qu'il y a déjà sur cette planète des gens riches dans ce sens-là : pauvres d'argent mais riches de générosité, de bonté et de respect pour l'autre, pour la Terre, pour toute chose et tout être vivant).

La réalité actuelle et le présent immédiat impliquent un certain pragmatisme. Alors le premier et le plus important des pas à effectuer est de prendre conscience de cette situation, de ces liens et de ces caractéristiques de notre société que nous venons de montrer (le rapport richesses-pauvreté). Être conscient est indispensable au changement, ce n'est qu'à partir de là que l'on pourra chercher à changer les choses.

Quand on en est là, deux accusations reviennent souvent :
1) ''Mais tu es communistes alors ! Tu veux faire la révolution ?! Tu sais pas ce qui s'est passé avec Staline ?? Tu es proches des trotskistes, de Laguiller et de Besancenot !''. Voilà comment on répond par la rhétorique, en décrédibilisant un discours aux yeux des gens, en associant démagogiquement une critique lucide et justifiée à un courant, mouvement ou parti politique qui apparait comme extrême et donc peut-être dangereux. Les critiques et idées n'appartiennent pas à une personne, on se les approprie et les utilise à bon ou mauvais escient. Les idées ne doivent pas périr sous les actes de fous.
2) ''Et qu'est-ce que tu proposes alors ?''. Ce qui correspond à la technique de l'autruche : ''si personne ne me donne la solution toute faite au problème, alors je fais comme s'il n'y avait pas de problème ; je veux un messie qui me guide, je ne veux rien faire par moi-même''.

Non ! Changeons ! Choisissons de changer ! Sinon nous sommes complices. Et dans les faits, individuellement faisons ce que l'on peut à notre échelle, petit à petit, et collectivement mettons-nous à chercher une solution, des solutions (6)!

(1) Cf http://www.monde-diplomatique.fr/2006/03/A/13262
(2) Lire l'article de Pierre Rimbert ''A quoi servent-ils ?'' http://www.monde-diplomatique.fr/mav/99/RIMBERT/15928
(3) Cf Canard Enchaîné du mercredi 7 février
(4) Pour se faire une idée des rémunérations des dirigeants et parlementaires francais : http://www.linternaute.com/actualite/dossier/05/salaires-politiques/salaires.shtml
(5) Lire à ce sujet l'article de Anne-cécile Robert, ''Que s'est-il donc passé le 6 mai 2007 ?'' : http://www.monde-diplomatique.fr/2008/05/ROBERT/15902
(6) Sachant que plusieurs propositions existent déja depuis longtemps, telle la taxe Tobin, le SLAM, etc. Lire à ce sujet l'article ''Comment protéger l'économie réelle'' de Frédéric Lordon, http://www.monde-diplomatique.fr/2007/09/LORDON/15165

lundi 9 juin 2008

Recette


Fraises fraicheurs

Coupez vos fraises en quartiers, saupoudrez-les d'un peu de sucre en poudre et ajoutez un filet d'eau claire. Hachez menu un bouquet de menthe fraiche. Dans un saladier mélanger le tout puis mettre au frais 1h environ.

Dégustez ! ...

... et profitez-en pour réfléchir un instant : mais d'où viennent mes fraises ? en quelle saison sommes-nous ? est-ce normal de pouvoir manger des fraises à cette époque ? Hmm....et comment sont-elles cultivée ?

Les réponses à ces questions qui paraissent innocentes, aujourd'hui, très peu de personnes les savent, et ce tout simplement parce que nous ne nous posons plus ces questions. Lorsque nous achetons nos aliments au supermarchés, qui se demande d'où viennent-ils ? Ils sont là, un point c'est tout, la publicité m'a appris à aimer leur belle présentation sous emballage et à lui faire confiance : ''si ce produit est là c'est qu'il est sain et bons pour vous. Sinon vous imaginez-bien nous n'aurions pas le droit de le vendre !''. Voici l'argument sous-jacent qui valide toutes les bonnes-actions des bien-pensants qui nous nourrissent et qui influent discrètement mais de façon puissante sur nos gouvernants (1). Qui se pose encore la question des saisons ? Nos supermarchés n'en ont plus, toute l'année l'offre est la même et nous avons ainsi appris à oublier que les aliments sont produits de la terre et qu'ils doivent suivre un rythme approprié. Il paraitrait que ces mêmes supermarchés n'aient que répondu à une demande du consommateur (en bons petits élèves de la loi de l'offre et la demande : s'il y a demande, il peut y avoir profit, il faut donc qu'il y ait offre), mais alors même que cet argument saugrenu pourrait être facilement remis en cause, je vous proposerai plutôt de le comparer aux conséquences de cette habitude contre-nature d'aller à l'encontre des saisons.

Est-ce normal de pouvoir manger des fraises (ou des tomates par exemple) à toutes les saisons ? et comment sont-elles cultivée ? Voici les questions simples auxquelles nous devons répondre. La réponse à la première est bien évidemment non, puisqu'à l'origine chaque végétal à son rythme de croissance et de maturation et si l'on veut le cultiver il faut donc respecter ce rythme. Mais le progrès technologique nous ayant permis d'accomplir tant d'exploits et de folies, aujourd'hui aller à l'encontre de ce rythme naturel est devenu un jeu d'enfant. ''La quasi-totalité [des fruits que nous consommons en France] poussent [ainsi] dans le sud de l’Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l’une des plus fabuleuses réserves d’oiseaux, migrateurs et nicheurs d’Europe. (...) Cette « agriculture » couvre près de 6 000 hectares dont une bonne centaine empiète déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60 % seulement de ces cultures sont autorisées ; les autres sont des extensions « sauvages » sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux en dépit des protestations des écologistes. Les fraisiers destinés à cette production, bien qu’il s’agisse d’une plante vivace productive plusieurs années, sont détruits chaque année. Pour donner des fraises hors saison, les plants produits in vitro sont enfournés en plein été dans des frigos qui simulent l’hiver pour avancer leur production. A l’automne, la terre sableuse est nettoyée, stérilisée, la microfaune détruite, avec du bromure de méthyl et de la chloropicrine. Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d’ozone signée en 1987 (dernier délai en 2005) ; le second, composé de chlore et d’ammoniaque est aussi un poison : il bloque les alvéoles pulmonaires en entraînant de violentes douleurs. (...) Qui s’en soucie ? [personne car] la plupart des producteurs de fraises andalouses emploient une main d’œuvre marocaine ou roumaine, des saisonniers ou des sans-papiers sous-payés et logés dans des conditions précaires, se réchauffant le soir en brûlant les résidus des serres en plastique qui recouvrent les fraisiers au cœur de l’hiver'' (2)

Les conséquences sont donc lourdes. Si l'on voit d'abord aisément le non-sens écologique que cet article met en valeur, on en ressort aussi l'intolérable situation de ces travailleurs exploités et maltraités (dont les roumains font depuis peu parti de l'Union Européenne (3)), ou encore le manque à gagner pour les agriculteurs locaux concurrencés par cette agriculture industrielle sans scrupules. Et si nous parlons des fraises en Espagne, nous pourrions tout aussi bien parler des pommes en France (cultivées en serre chauffée au gaz tout au long de l'année, même en été !) ; et même généraliser à l'ensemble de notre alimentation (4). Un aliment ''bon'', est un aliment ''beau'' c'est-à-dire sans irrégularités, voici ce que nous nous sommes inscrit dans la tête...ou peut-être ce que certains ont introduit bien consciencieusement dans nos idées, valeurs et habitudes, à coup de marketing, de communication, de lobbying, de publicité, bref de tous les moyens ''bons''' et ''beaux'' que permettent l'économie de marché et en particulier son développement ultra-libéraliste. Mais le gout, l'intérêt nutritif, la logique de saison, tout a disparu : ''parce que le consommateur le demandait''. Et oui, tout est de notre faute, les industriels n'ont fait que répondre à notre demande, il parait. Mais aux vues de ces nombreux impactes négatif, le jeu en valait-il la chandelle ? Et peut-être que dans ce cas, si notre demande est une force d'influence si puissante que ça, nous pourrions changer la donne, non?

''Mais qu'est-ce que je peux y faire ?'' certains diront.
''Non mais c'est vrai, ça voudrait dire ne plus pouvoir acheter ses tomates au supermaché mais devoir aller au marché des producteurs locaux le dimanche matin alors que je fais la grasse-matinée ! Ça voudrait dire ne plus manger de tomates toute l'année, mais seulement durant la saison !! Ça voudrait dire payer beaucoup, beaucoup, beaucoup plus chère mon kilo de tomates ou de fraises !!! (4 euros au lieu de 2 euros, c'est-à-dire le vrai prix du travail laborieux d'un agriculteur consciencieux, et alors que le panier alimentaire ne représente plus que 14% du budget des ménages dans les pays développés contre 60% en Afrique susaharienne ou encore 41% en Roumanie) Non mais ce serait de la folie ! N'importe quoi l'autre !! c'est horrible de me demander ça !!!''

Ben voilà, vous avez la recette : commencer par ne plus acheter de fraises en hiver, puis de ne plus acheter n'importe quelle tomate (seulement bio, local et en saison), et généraliser petit à petit ce principe à tous vos achats, à votre vie quotidienne, à vos choix de tous les jours (ce qui est valable pour l'alimentation l'est aussi, dans un autre genre, pour tout autre objet de consommation). C'est aussi simple que ça !

Et puis en attendant, ne vous gênez-pas, la saison des fraises vient de commencer ! (5)

(1) Lire l'article de Marie Benilde ''Quand les lobbies (dé)font les lois'' http://www.monde-diplomatique.fr/2007/03/BENILDE/14557
(2) Cité de l'article de Claude-marie Vadrot, sur politis.fr : http://www.politis.fr/Fraises-espagnoles-un-bilan,3538.html . Voir aussi sur le meme sujet le documentaire ''We feed the world'' de Erwin Wagenhofer http://www.we-feed-the-world.fr/site.htm
(3) Cf article ''Roumanie : part 2'' sur http://www.roulib.blogspot.com/ sur la situation économique en Roumanie
(4) Lire l'article ''Comment le marché mondial des céréales s’est emballé'' par Dominique Baillard dans le Monde Diplomatique du mois de Mai 2008
(5) Pour connaitre les fruits et légumes de saison : http://fr.ekopedia.org/Fruits_et_légumes_de_saison

dimanche 20 avril 2008

Parlons concret



Je blablate et je radote, je théorise et j'idéalise, voire pour certains je fantasme...

Mais ce n'est qu'une réaction à la réalité : c'est ma manière d'y trouver une lecture qui donne sens et qui essaye d'y répondre. Alors soyons pragmatiques un moment, revenons aux sources de ma révolte : revenons aux faits, au réel, au présent, a l'histoire, au concret!

Et plutôt que d'en parler avec des mots hésitants, je vous renverrai à tous ceux qui, avec beaucoup de travail, ont traité le sujet de manière tellement honnête, juste et convaincante : les scientifiques et les artistes


J'en ai choisi un exemple :


jeudi 10 avril 2008

Un pavé dans la marre



Démographie/Procréation/Liberté : ces trois mots pourraient amorcer le débat.


Dans l'ordre libéral actuel, la liberté de procréer semble la plus naturelle, la plus normale, la plus évidente, la plus "logique" (Cf ancienne brève).
Alors comment s'attaquer à sa remise en cause?
Difficile et délicat sujet, qui touche à notre instinct même, et donc à la partie naturelle de notre être, qui touche à notre intégrité presque, puisque toucher à notre droit de donner vie c'est toucher à notre propre vie et dans un sens tuer sa continuité. C'est donc mourir un petit peu. Tuer pour vivre ? Ce serait affreux comme proposition !

Et pourtant, malgré toute la complexité du sujet, il me parait indispensable et primordial de s'y attarder. Je ne viens pas proposer de solutions, je viens juste poser des questions.

Sur notre planète qui compte 6,7 milliards d'individus, les problèmes sont nombreux : éducation, hygiène et maladie, pollution, faim, guerres, violences, etc.
Il parait qu'il s'agit d'un problème de répartition, de gestion, de régulation, et d'ignorance, de justice, d'égalité, de liberté, etc.
Et en permanence, les risques touchent les humains, la planète, nos sociétés, les écosystèmes, les êtres-vivants, etc.

Dans cette réalité immédiate, un enfant qui nait dans certaines parties de la planète vivra dans une disette et un manque chronique, ou bien dans une violence inouïe, ou bien dans l'ombre d'un autre enfant, ou inversement au dépend d'un autre. La naissance d'un être est belle par définition, mais si son existence doit ensuite par elle-même porter à la souffrance d'un autre, sans être fautif mais juste dans le fait d'exister le nouvel être devient entache d'une implication qui a beau être indépendante de sa volonté, il est sali. Si nous vivions chacun dans notre petite bulle, naitre, aux yeux de nos seuls géniteurs et de la seule référence des parois de notre petit monde, serait magnifique ! Et, aujourd'hui, nous sommes beaucoup à vivre dans une bulle : nous voyons chaque enfant qui nait comme une bénédiction en soi. Mais pourtant, nous vivons dans une bulle qui s'appelle la Terre, qui est immense, et où nous sommes reliés à l'ensemble - car c'est justement la relation à l'autre qui nous permet d'exister - et ou les souffrances et les injustices sont nombreuses.
Je demande : au regard de notre planète et de son actualité (et non de notre petite bulle égocentrique), ou est la beauté dans ce geste de procréation ? Ou est l'équité, l'égalité, la justice, la bonté, l'humanité ? ou est l'Amour ?

Si l'Amour doit être le sentiment suprême (le bien incarné ; cumulant tous les autres pour les sublimer ; le sentiment qui symbolise la bonté universelle), il ne doit pas connaitre de discrimination, de différenciation, il doit s'étendre à tout et à tous. L'Amour, avec un grand A est l'amour de tout, et pas seulement de ce qui nous est proche. L'Amour, ce terme si banal et si puissant, moi, je n'y croyais plus à force de l'entendre si souvent prononce, appelé, scandé, et pourtant tellement peu démontré par les actes, ou plutôt, tellement réfuté au quotidien par les actes de haine. L'amour dont on nous bassine est devenu une farce pour tromper notre humeur, pour faire fleurir notre imaginaire, mais non point pour combler l'âme et apporter la paix. Je reprendrai la phrase d'un grand monsieur pour la modifier en celle-ci : "L'amour, aujourd'hui, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale".
C'est aujourd'hui, en vous parlant, en écrivant ces mots, que j'y crois de nouveau, que j'aperçois l'Amour dans sa source, dans ses fondations et dans son vécu, dans son application.
Alors que la première réaction sera de penser cette remise en question de la procréation comme une horreur absurde, et bien moi, je pense et je dis, que c'est un acte d'Amour dans sa plus grande pureté : d'Amour de l'Homme, d'Amour de l'autre, d'Amour de la Nature, d'Amour en tant que respect de tout. C'est le dépassement de l'instinct par et vers ce que notre humanité a de particulier : sa conscience.
Si l'amour instinctif est dans la Nature, l'amour conscientisé est propre à l'Homme, mais il doit pour ça être à la hauteur de sa conscience.
Forcement lorsqu'on y pense pour soi, remettre en cause sa liberté de procréation fait souffrir, on ne peut que très difficilement l'accepter, alors la réponse est vite trouvée : on rejette.
Je ne dis pas que c'est facile, je ne donne pas de réponse, je ne donne pas de consigne, ni d'opinion. Je dis juste que la question est importante, primordiale et indispensable !

Vivre toujours plus nombreux sur cette planète aux limites finies est-il bien raisonnable ?

J'ai reçu il y a quelques mois un article qui expose très clairement les faits et la problématique liés a la question démographique, que je n'arrivais pas moi-même à exposer aussi clairement. Je ne saurais suffisamment insister pour vous inviter à lire cet article, jusqu'au bout, et à y réfléchir. N'y voyez pas le réquisitoire écologiste parfois extrême, voyez-y séparément les arguments pour mieux comprendre leur pertinence.

Le problème existe. Il faut nous en préoccuper.

Article: Demographie, la vraie verite qui derange