Logique : Enchainement naturel, normal, nécessaire des événements. (def dictionnaire wikipédia)
Il est facile d'y faire appel, elle nous permet souvent de clore une discussion ou de solutionner un problème.
Mais rappellons quelques faits d'histoire : Il y a quelques centaines d'années, il était logique que la terre soit plate ; il était logique que le roi ait le pouvoir absolu ; il était logique que les nobles aient le droit de cuissage ; il était logique qu'il y ait des esclaves...
Il y a peu : il était logique que la peine de mort existe ; il était logique que les femmes n’aient pas le droit de vote…
Et aujourd’hui ?
- La mondialisation libérale est-elle un phénomène logique?
- Est-il logique de pouvoir mourir de faim?
- Est-il logique de tuer 10 000 êtres vivants pour sauver un être humain?
- Est-il logique de produire des OGM?
- Est-il logique qu'un nain de jardin ait son blog?
- Etc.
« Le jour où tu voudras vraiment mettre fin à la faim, il n’y aura plus de faim. Je t’ai donné toutes les ressources nécessaires. Tu as fabriqué tous les outils nécessaires pour effectuer ce choix. Et tu ne l’as pas fait. Non pas parce que tu ne peux pas le faire. Demain, le monde pourrait mettre fin à la faim dans le monde. Tu choisis de ne pas le faire.
Tu prétends qu’il y a de bonnes raisons pour que 40 000 personnes par jour meurent de faim. Il n’y en a pas. Cependant, en même temps que vous prétendez ne pouvoir empêcher 40 000 personnes par jour de mourir de faim, vous faites entrer 50 000 personnes par jour dans votre monde pour qu’elles commencent une nouvelle vie. Et vous appelez ça de l’amour. Vous appelez cela le plan de Dieu. C’est un plan totalement dépourvu de logique ou de raison, sans parler de compassion. »
Neale Donald Walsch, « Conversation avec dieu », Tome 1.
"Le droit de la planète. La nature, c'est d'abord une forme oubliée, dans la grammaire française : nous n'avons pas de participe futur. Nature, en latin, veut dire « à l'état naissant ». Tout ce qui est à l'état naissant me passionne. Quand j'ai écrit « Le Contrat naturel », j'ai été critiqué dans le philosophique de façon cruelle. Ce n'était pas un livre d'écologie, contrairement à ce qu'on dit mes détracteurs, mais un ouvrage de philosophie du droit. Pour l'écrire, je me suis replongé dans les textes juridiques qu'un philosophe, à mon sens, n'a pas le droit d'ignorer. J'ai donc travaillé sur ce qu'on appelle les « sujets de droit », c'est-à-dire les individus qui ont une existence juridique. Les esclaves, autrefois, n'étaient pas de sujets de droit, pas plus que les enfants, les vieillards ou même les femmes, qui ne l'ont été, dans notre culture, que très tardivement. Aujourd'hui, même l'embryon est un sujet de droit, puisqu'on discute de sa survie ou de sa non-survie. Cette notion figure même dans la « Déclaration universelle des droits de l'homme ». Ce que j'ai proposé, c'est que la nature devienne à son tour un sujet de droit. La nature est très mal définie, ce n'est pas une dame, ce n'est pas un mythe ni une statue dans un jardin. Mais si on souille les mangroves, pourquoi n'auraient-elles pas des droits ? On a dit que le contrat que j'ai proposé de passer avec la nature était une pure abstraction. Mais le « Contrat social » de Rousseau l'était également. J'ai proposé la notion de « contrat naturel » pour fonder l'idée que nous ne serions plus des parasites, et que la nature ne serait plus un hôte passif mais qu'elle aurait des droits analogues aux nôtres. Ma satisfaction est de voir que les choses avancent peu à peu, avec le procès, par exemple, du parc de Houston contre les usagers."
Michel SERRES dans le Nouvel Observateur 24 décembre 2004