dimanche 30 septembre 2007

Logique ?


Logique : Enchainement naturel, normal, nécessaire des événements. (def dictionnaire wikipédia)


Il est facile d'y faire appel, elle nous permet souvent de clore une discussion ou de solutionner un problème.

Mais rappellons quelques faits d'histoire : Il y a quelques centaines d'années, il était logique que la terre soit plate ; il était logique que le roi ait le pouvoir absolu ; il était logique que les nobles aient le droit de cuissage ; il était logique qu'il y ait des esclaves...
Il y a peu : il était logique que la peine de mort existe ; il était logique que les femmes n’aient pas le droit de vote…
Et aujourd’hui ?
- La mondialisation libérale est-elle un phénomène logique?
- Est-il logique de pouvoir mourir de faim?
- Est-il logique de tuer 10 000 êtres vivants pour sauver un être humain?
- Est-il logique de produire des OGM?
- Est-il logique qu'un nain de jardin ait son blog?
- Etc.



« Le jour où tu voudras vraiment mettre fin à la faim, il n’y aura plus de faim. Je t’ai donné toutes les ressources nécessaires. Tu as fabriqué tous les outils nécessaires pour effectuer ce choix. Et tu ne l’as pas fait. Non pas parce que tu ne peux pas le faire. Demain, le monde pourrait mettre fin à la faim dans le monde. Tu choisis de ne pas le faire.
Tu prétends qu’il y a de bonnes raisons pour que 40 000 personnes par jour meurent de faim. Il n’y en a pas. Cependant, en même temps que vous prétendez ne pouvoir empêcher 40 000 personnes par jour de mourir de faim, vous faites entrer 50 000 personnes par jour dans votre monde pour qu’elles commencent une nouvelle vie. Et vous appelez ça de l’amour. Vous appelez cela le plan de Dieu. C’est un plan totalement dépourvu de logique ou de raison, sans parler de compassion.
»

Neale Donald Walsch, « Conversation avec dieu », Tome 1.

"Le droit de la planète. La nature, c'est d'abord une forme oubliée, dans la grammaire française : nous n'avons pas de participe futur. Nature, en latin, veut dire « à l'état naissant ». Tout ce qui est à l'état naissant me passionne. Quand j'ai écrit « Le Contrat naturel », j'ai été critiqué dans le philosophique de façon cruelle. Ce n'était pas un livre d'écologie, contrairement à ce qu'on dit mes détracteurs, mais un ouvrage de philosophie du droit. Pour l'écrire, je me suis replongé dans les textes juridiques qu'un philosophe, à mon sens, n'a pas le droit d'ignorer. J'ai donc travaillé sur ce qu'on appelle les « sujets de droit », c'est-à-dire les individus qui ont une existence juridique. Les esclaves, autrefois, n'étaient pas de sujets de droit, pas plus que les enfants, les vieillards ou même les femmes, qui ne l'ont été, dans notre culture, que très tardivement. Aujourd'hui, même l'embryon est un sujet de droit, puisqu'on discute de sa survie ou de sa non-survie. Cette notion figure même dans la « Déclaration universelle des droits de l'homme ». Ce que j'ai proposé, c'est que la nature devienne à son tour un sujet de droit. La nature est très mal définie, ce n'est pas une dame, ce n'est pas un mythe ni une statue dans un jardin. Mais si on souille les mangroves, pourquoi n'auraient-elles pas des droits ? On a dit que le contrat que j'ai proposé de passer avec la nature était une pure abstraction. Mais le « Contrat social » de Rousseau l'était également. J'ai proposé la notion de « contrat naturel » pour fonder l'idée que nous ne serions plus des parasites, et que la nature ne serait plus un hôte passif mais qu'elle aurait des droits analogues aux nôtres. Ma satisfaction est de voir que les choses avancent peu à peu, avec le procès, par exemple, du parc de Houston contre les usagers."

Michel SERRES dans le Nouvel Observateur 24 décembre 2004

vendredi 21 septembre 2007

Une question de choix


Il paraît qu’en voyage on est coupé du monde. Pas d’infos, pas de journaux, pas de nouvelles.

Et chez nous, dans nos petites maisons, est-on plus au courant ? Plus impliqué ?

Le monde est grand. Difficile et peut-être pas forcément utile de connaître tous les faits qu’il s’y passe à chaque instant dans chaque lieu. Mais oui, je pense qu’il est intéressant de se rendre compte des problèmes, avancées, faits et méfaits, liens, dépendances et interdépendances qui ont lieu du petit coin de terre à deux rues de chez soi, à la région désertique de cet autre hémisphère, à la zone surpeuplée de cet autre continent. Avoir ces informations, y réfléchir autant qu’on peut, se cultiver, continuer à affiner son opinion, ses idées, tout au long de la vie, c’est déjà un pas vers changer le monde.
Ce monde est si vaste, si interconnecté et si complexe qu’on ne pourra jamais le changer de son chez soi d’un simple claquement de doigts. Mais comprendre certains mécanismes nous permettra de réaliser, qu’au fond, nous avons du pouvoir. Le pouvoir de changer notre vie, petit à petit, chaque jour, chaque instant durant, pour que tout ce que l’on fasse aille au maximum dans le sens que l’on a choisi.

« Tout ce que tu vois dans le monde est le résultat de l’idée que tu t’en fais. »

« Ce n’est pas votre faute, dites-vous, et en cela vous avez raison. Ce n’est pas une question de faute, c’est une question de choix ». « La vie est une création et non une découverte. Tu ne vis pas chaque jour pour découvrir ce qu’il te réserve, mais pour le créer. »

« Avant, tu vivais ta vie comme si elle n’avait aucun but. A présent tu sais qu’elle n’a aucun but, sauf celui que tu lui donnes »

Neale Donald Walsch, « Conversation avec dieu », Tome 1.

jeudi 13 septembre 2007

1ere semaine à vélos


Mais à quoi on pense sur son vélo?
Mais à quoi on pense durant un tel voyage ?
Mais qu’est ce qui vous arrive lorsque vous faites face à la réalité de la rencontre, au choc de l’incompréhension ?

C’est un trou, un bien grand trou que vous avez en face de vous : un trou de questions, un trou d’interrogations. Pour les deux qui m’accompagnent cela ressemble à ça :
- Mais qu’est ce que je fous sur ce vélo ?
- Qu’est ce que je vais dire la prochaine fois que quelqu’un me demande le prix de mon vélo ?
- Comment je vais demander si on peut dormir chez eux ?
- Mais comment ça peut être aussi beau!!?
- Et si les freins lâchaient… ?
- Quand est ce qu’elle termine cette côte !?
- Va-t-il pleuvoir demain ?
- Où va-t-on, a gauche ou a droite ?
- Ce sera très différent l’Asie ?
- Combien ça va nous coûter ?
- Tu crois pas qu’on fait tâche, ici, au milieu de nulle part, sur nos vélo ?
- Pourquoi ils nous regardent comme ça… ?
- On mange quoi tout a l’heure ?
- Qu’est ce qu’il a dit !?!
- Ils nous ont tant donné, qu’est ce qu’on peut leur offrir en échange …?
- Pourquoi le monde est comme ça ?
- Pourquoi le monde n’est pas plus souvent comme ça… ?
- …

Et chaque jour, chacun remplit le trou, des réponses qu’il trouve à la vie.

Déjà 3 semaines que nous sommes partis et je trouve que ces deux-la ne se débrouillent pas trop mal.
Ils sont jeunes et pleins d’idéaux, volontaires et chacun a son caractère.
Pas évident d’être à deux tout le temps et de s’entendre. Encore moins d’être trois avec un gaillard comme moi qui vient mettre son grain de sel dans le tas.
A mon âge, je ne sais toujours pas être cohérent (un jour je prône à voir le beau et le lendemain je crache tout mon venin sur Lima et sur l’urbain), alors imaginez comme ça doit être compliqué pour ces deux pousses toutes fraîches, à peine sorties de leur pot, tout juste assez vertes pour puiser la lumière du soleil mais encore trop fragiles pour sortir totalement indemnes des intempéries. Ils leur manquent de l’écorce à nos deux pousses ; ils visent le ciel, mais pour devenir arbre il faut passer l’épreuve des années.
Cette année, ces deux jeunes hommes ont choisi de voyager. Ils sont donc confrontés au choc des cultures, mais aussi au choc des sociétés. Il est difficile d’assumer sa position d’occidental (ici de « gringos ») et donc de riches par rapport à ces gens.
Mais pourquoi ai-je beaucoup plus d’argent qu’eux ? Ils le méritent tout autant…Pourquoi cet argent m’apporte plus de pouvoir et donc de libertés ? Mais surtout, comment le justifier ? (dans le sens de « le rendre juste ») Et d’ailleurs, est ce vraiment justifiable ?
Il est aussi difficile d’assumer d’être un touriste alors que l’on se dit pro-écolo et que l’on croit aux valeurs du social et non de l’économie.
Qu’est ce que le tourisme sinon une manne économique ? Existe-t-il un tourisme responsable ? Ou ce concept n’est-il qu’un leurre de plus crée pour nous tromper, comme « l’agriculture raisonnée » ou les « bio-carburants »…

Ces deux petits gars en sont là. Au bord du précipice, où chaque jour il tombe un peu. C’est leur épreuve, c’est leur voyage. Et au bout du compte, ils espèrent suffisamment croître pour que leur cime et un jour peut-être leurs branches sortent toutes entières de ce trou qui peut paraître infini.


« La terre est le chemin
Le but est l'infini
Nous allons à la vie
»

Victor Hugo