mercredi 29 août 2007

Lima



Ahhh Lima...
Quelle horreur cette ville!
En même temps, c'est normal, c'est une ville.
Vous n´êtes pas d'accord ?
Vous aimez le charme de certaines villes, la diversité culturelle qu'on y trouve, les activités de loisir, artistiques et économiques qui s'y concentrent...

L'économie...l'art...les loisirs...Par où vais-je commencer mon réquisitoire ?

Ce n'est pas aujourd'hui et en un seul message que je pourrai le terminer, mais je peux toujours commencer au risque d'être réfuté, contrarié, ou de m'y perdre moi-même. Si j'arrive à m'exprimer ne serait-ce qu'un peu, ce sera déjà une victoire personnelle et il y aura peut-être au bout un progrès mutuel.

Parlons et partons de Lima, gigantesque agglomération et capitale du Pérou.
Qu'est-ce que je lui reproche : le fait d'exister dans sa forme actuelle et de ne se justifier que par des raisons économiques en comparaison a ses nombreux défauts et nuisances (voir article sur http://www.roueslibres.org/)

Que veux-je dire?
Qu'en dehors de sa raison politique (la capitale du Pérou), la forme actuelle et la tendance à se développer de Lima ne s’expliquent que par des raisons économiques.
Sans développer on pourra citer comme exemple: l’exode rural des populations et la formation des bidonvilles ; l'élargissement du centre, des banlieues et de la superficie totale de la ville et le développement induit des routes, autoroutes et de la circulation automobile ; la construction dans l’urgence d'industries, d'habitations et de services pour répondre a l'augmentation perpétuelle de la population, etc.

Alors, oui, ce type de développement induit, dans l'autre sens, un accès à la technologie (Occidentale) et a son confort. Oui, elle permet de concentrer les populations et de favoriser (en principe...) les communications (mais non LA Communication). Oui, elle permet d'améliorer et de mesurer l'accès au plus grand nombre à un standard de vie (le modèle occidental) et donc de tendre à une certaine égalité (jamais observée dans la réalité). Oui, elle induit et permet le développement des loisirs, et des activités culturelles (mais surtout en quantité, moins souvent en qualité).

Quel en est le comportement induit chez la population des villes : une nécessité de tout segmenter, de séparer la vie en moments définissables et repérables pour mieux "maîtriser" son temps, pour mieux identifier ses (censés) besoins, assouvir ses envies et son besoin de plaisir. Ce besoin si primordial de plaisir, que nous apporte entre autre le confort. Ce plaisir que nous apporte le pouvoir, ce plaisir que nous apporte l'impression de pouvoir (donné par la technologie). Ce plaisir qui compense les difficultés de la vie, telle l'unique salut pour avoir une vie "heureuse"...

N’y aurait-il rien d’autre pour être heureux ?


Je terminerai par une définition.
L’Hédonisme : Doctrine morale qui fait du plaisir le principe ou le but de la vie. Motivation de l'activité économique par la recherche du maximum de satisfaction par le minimum d'efforts...

dimanche 26 août 2007

Les premiers jours...


Mais dans quoi j'me suis embarqué!!

Reveillé aux aurores, départ sous la flotte, dans la nuit, les yeux dans le pâté!
Route national, a 4h du matin, en vélo...mais pour aller ou??!
A Orly...mais c'est pas avec deux ecolos que je devais partir...?
11h d'avion..vive la pollution.
Et mon dos, mes jambes lourdes...j'me fais vieux moi.
La classe économique : c'est pour les jeunes! Les montés inextremis dans l'avion au départ : c'est pour les jeunes! Les pertes de bagages : c'est pour les jeunes! Les douaniers consciencieux : c'est pour les jeunes!
Comme on dit, les voyages forment la jeunesse, mais pour un vieux nain de jardin comme moi, c'est calme et volupté qu'il me faut.

Mais non, me voila reparti, avec deux zozos, et cette fois, en vélos...

4 jours que nous sommes arrivés et ces deux la, dorment, mangent, boivent...ils ne font que ca. A 7 Soles (la monnaie Peruvienne) le repas, 2 euros a peine, ils se sentent bien ici, ces deux ventres sur pattes.

Mais il paraît qu'ils prevoient leur itineraire, alors...

Patience et sagesse...un vieux nain comme moi peut bien en faire preuve.

" Vous dites : où vas-tu ? Je l'ignore et j'y vais.
Quand le chemin est droit, jamais il n'est mauvais.
J'ai devant moi le jour, et j'ai la nuit derrière,
Et cela me suffit."

mardi 21 août 2007

J-5

Vendredi 17/08/07 ; 10h07 ; Train TER pour Tours

J-5

Les rails qui défilent
La route qui s’écoule
Le train qui vacille
Au Pérou, la terre qui s’écroule.

Mon vélo sur sa béquille,
Il attend, patient.
Bientôt notre vie ne tiendra qu’à un fil :
Le chemin, droit devant s’étend.

2h30 jusqu’à Tours. 2h30 de plus vers le départ. Le départ si attendu (pour moi) et si inattendu (pour ceux qui nous voient partir). « Quelle aventure ! » disent-ils. « Tu dois être excité ? » « Pas tant que ça » je réponds. « C’est mon chemin. Je suis serein ». Pour moi c’est devenu évident. Après y avoir tant pensé, l’avoir tant préparé. Mais surtout c’est là, présent, ce besoin de partir, d’y aller, de voyager, depuis tellement longtemps, que je m’y suis préparé. Doucement j’ai avancé, pas à pas je m’en suis rapproché et aujourd’hui, je suis prêt. Mais demain aussi je le serai et le surlendemain aussi, tant que je continuerai guidé par mes envies.

Envies, envies… Il est un peu capricieux celui-là !
Non. J’essaie juste de répondre aux questions que me pose la vie. Elle m’a guidé ici, la vôtre vous a guidé autre part. La mienne n’est pas plus extraordinaire, ou plutôt la vôtre l’est tout autant. Cela dépend juste de vous et de vos sentiments.

Oui, c’est ça. Plus que d’envies, il s’agit de sentiments. Et donc d’émotions. Et donc de sensations, d’appréhensions (chacun appréhende un même événement à sa façon), de réflexions, de raisonnement, d’apprentissage, de communication…

Beaucoup trop de choses pour que ça ne soit pas relatif. Relatif à chacun, relatif à nos valeurs, relatif à nos croyances, à notre culture, nos « besoins » et nos « envies ». (Besoin, envie, lorsqu’on parle de culture, la limite devient floue).

Alors au lieu de parler d’« extraordinaire », comme s’il y avait un « plus », un « mieux » plutôt que seulement une « différence », parlons de « beau ».

Je pars dans 5 jours, pour un « beau » voyage d’un an en vélo, « autour du monde » (en partie, toute petite partie seulement), et au lieu d’y voir les difficultés d’organisation, j’y vois le plaisir de la préparation, au lieu d’y voir les dangers, j’y vois les opportunités, au lieu d’y voir la fatigue à pédaler, j’y vois la satisfaction qu’il y a d’arriver et le bien-être qu’il y a à se dépenser, au lieu des intempéries, j’y vois la beauté d’une goutte d’eau ; l’équilibre de la nature, si beau qu’il force le respect.

Alors plutôt que de chercher autre part, voyez du beau où vous êtes, voyez le beau dans le moche, prenez le temps, ça ne vient pas tout de suite et ça demande parfois un effort pas toujours évident.

Je pars, serein. Je vous trouve beau, je nous trouve beaux. Je vous envie (sans aucune jalousie), je vous souhaite bon voyage. Et à bientôt.